Concours international de poésie 

« Matiah Eckhard »

édition 2021

 

Premier Prix « Université »: 

 

 

Mon illumination 

 

J’écris sur le papier, l’infini de mes pensées,

J’illumine, par les mots, l’obscurité de mes maux,

Je rêve, lettre par lettre, d’ôter la douleur de mes sanglots,

Et je révèle, avec ma plume, la tristesse de mes nuits étoilées.

 

Enfant de la lune, mon esprit ne cesse de scintiller dans les cieux,

Effleurée par la brume, mon regard plonge dans l’âme ensoleillée de ses yeux,

Cette lueur, douce, mélodieuse et suave panse le chagrin de mon cœur,

Par son éclat qui traverse les nuages, s’éteignent mes craintes, mes peines et mes peurs.

 

Les astres, à chaque instant, me murmurent tous les secrets de l’univers,

Dès lors, mon corps abandonné, nos ressources dans une galaxie imaginaire.

La Voie lactée me sourit et ma peau frissonne de cette étreinte,

Ainsi, le cosmos s’est adouci et la lumière efface mes pleurs et mes plaintes.

 

Déjà, la volupté de la vie, en mon âme vibrante s’est recueillie,

Comme une histoire fleurie, les cicatrices pesantes ont guéri.

Soudain, bouleversée par le monde, je contemple la nature éperdue,

Et même quand l’orage gronde, le bonheur demeure à jamais suspendu.

 

Infiniment seule face à la pureté et la lucidité du firmament,

j’entends, au loin, raisonner le rire du soleil, innocemment,

Cette mélodie harmonieuse, tendre et touchante, apaise l’agonie de mon être

Car dans ce cri désespéré, muet et poignant, ce sont des ailes que les constellations me font naître.

 

Désormais, les larmes, tel un soupir ineffable, dans les étoiles se meurent,

Déjà le nouvel ange, des traces ineffaçables, crée l’esquisse d’une fleur,

Alors, un teint vermeil, poétique et brillant éclot aux yeux de l’univers,

De ce secret, comme la lune, luisant, est engendrée, éternellement, la plus belle des lumières.

 

 

Clara Makhoul,

20 ans, étudiante Faculté de médecine Lyon (69)

 


 

Premier Prix « Lycée » ex aequo : 

 

Le funambule

 

Tu as peur du temps qui passe, du cadran

Petit funambule toujours en équilibre

Tu voudrais que s'arrête le temps

Car ta vie n'a jamais tenu à rien de plus qu'un fil

 

En dessous de toi, les appels de ton passé

Ils t'attirent, te réclament

Tu veux t'y perdre, y plonger

Mais ils te consument comme une flamme

 

Au-dessus de toi, les pleurs des êtres aimés

Tu veux les rejoindre, tu veux mourir

Éviter les épreuves que t'inflige ta destinée

Mais la vie ne t'offrira pas ce plaisir

 

Tu es paralysé sur la limite de l'instant

Si tu avances d'un pas, le moment passera

Ne restes pas sur place, n'écoute pas leurs chants

Les voies du passé sont des tumultes de dystopia

 

Face à toi, au bout du fil, le futur

Regarde devant toi, avance un pied après l'autre

Même si parfois, continuer malgré les blessures est trop dur

Le temps qui passe sera toujours nôtre

 

Jennifer Sabatini

16 ans, Lycée Georges Cuvier de Montbéliard (25)

 

 

 

 Wildlife

 

Je suis un loup

Je ne suis pas un chien. 

Je n'entends ni ne comprends ce que disent ces humains. 

 

Dehors

 

Une quantité infinie de fleurs

Bourgeonnent dans mon esprit

Chacune est une unique odeur,

Aucune ne m'est ennemie.

 

Grouillant de créatures singulières,

Le sol se fissure sous mes pas légers.

Je me dégage d'une branche de lierre ;

Des cris rauques montent du fond de la forêt. 

 

J'écoute ;

 

Les sons me submergent, venant de toutes parts

Je me noie dans cet océan d'identités, 

Me fait emporter par cette marée. 

Mes pas me mènent au hasard. 

 

Des voix inaudibles me hurlent des paroles insensées, 

Je les confonds avec le vent. 

Libre pour l'instant. 

 

Puis voilà qu'on m'arrache à mon Eden ; 

Un pied posé, sitôt retiré de ce Havre de paix. 

Cette tentative de fuite était bien vaine, 

Car on finit toujours par être ramené à la réalité. 

 

Je ne suis pas vraiment un loup, 

Même si certains jours, j'en aurais bien besoin. 

Car j'entends, mais ne comprends pas les humains.

 

 

Marilou FLÉCHIER

15 ans, Lycée Théophile Roussel Saint-Chély-d'Apcher (48)

 


Premier Prix "Collège": 

 

Poème

 

Je me suis réveillé sur le sable chaud et  ambré. Les arbres autour de moi formaient des arches d’émeraude. Je me levai voulant explorer la forêt endormie.

J’ai réveillé les fougères somnolentes en les caressant doucement du bout de mes doigts et j’ai ri aux galets  de soie près du ruisseau ardent.

 

Derrière moi se trouvait la forêt d’ombre jaune qu’aucun rayon de lumière ne perçait.

Les branches au-dessus de moi s’écartaient à chacun de mes pas.

 

Alors je me suis dirigé vers un lac solaire avec des gemmes de bonheur.

 

A la fin du chemin de terre se trouvait  une grotte d’azur ! J’ai couru jusqu’à la voûte rose pour ouvrir le calice de la vie  et voir ce qui se cachait à l’intérieur. Là  dansaient l’amitié et la magie du monde.

 

 

Un océan de volupté m’enveloppa.

 

Clémentine HUC, 

5e, Collège Saint-Gély-du-Fesc

 

 

 

Les mots des maux

 

Les mots

Me transpercent avec violence,

Fissurent mon innocence.

Je sens les failles envahir

Mon cœur, déjà je soupire

 

Anesthésiée,

Je manque d’air

J’ai tant souffert

Que je ne sais plus

Quel est 

Le goût de mes larmes salées

Qui souhaitent rejoindre l’océan

Et moi, me perdre dedans,

Oublier

 

Fin,

Fin de l’histoire,

On me dit de garder espoir

Mais c’est dur

Dur comme la pierre,

Comme la terre et les barrières

Les murs.

C’est dur d’exister,

De s’adapter,

De rester humain

 

Solidarité,

Cinq syllabes qui veulent tout dire

« Pour le meilleur et pour le pire,

Ensemble »

Moi je tremble

Sur qui compter ?

Je ne veux pas m’engager,

Pour ensuite regretter,

Abandonner

 

Et toujours les piques reviennent 

Me faisant plus de peine

Que la veille

Est-ce que je paye

Une erreur passée

Ou est-ce par simple méchanceté ?

Les rires continuent

Autour de moi

Je n’ai pas le choix

J’ai cru

Que cela s’arrêterait 

Par magie

Que le monstre endormi

S’apaiserait

 

Envolés,

Je les croyais partis

Mais ce n’était pas fini

Revenus comme des coups de marteau

Ils ont rouvert mes plaies

A peine cicatrisées.

Désormais

Je suis traquée

Et le repos

M’est interdit.

Le sourire est banni

 

Demeure, incessante,

La peur des paroles tranchantes,

La peur de tout, les pressentiments

Qui me parcourent lorsqu’on me ment.

Sans arrêt, derrière leurs visages,

Les mirages

 

Raconter, le poing serré,

C’est compliqué, je le sais.

Vous serez écoutés

C’est ce qu’on dit

Mais est-ce vrai ?

Être détruit

Cela peut se faire

En un instant

Se taire,

C’est constamment

Recoller les morceaux,

Cela prend du temps

Il faut

Ecouter ce qu’on ressent

 

Réussir,

A se libérer

Réussir,

A parler.

 

 

Esther Maurel

13 ans, Lille