CONCOURS DE POESIE « MATIAH ECKHARD » 2019

 

Mentions spéciales « Collège »

 

 

Aquarelle

L'océan du ciel bleu

s'écoule lentement.

De sa goutte glacée

il me couvre de violet.

Je me noie en blanc et en vert.

 

Ta touche d’ocre tiède,

fait bouillir en moi le rouge.

Aveuglé, je ne vois qu’avec le cœur

le pinceau glisser lentement.

Il dépeint un baiser.

 

Ciprian PIRLOG, 15 ans,

College National „Unirea” Focsani (Roumanie)

 

 

 

 

 

 

LE CANCRE

 

La classe de géographie commence.

Le cancre dort aux yeux ouverts,

En écoutant, il tombe en transe,

Dans son pupitre, il va encore rêver.

 

Le prof enseigne aujourd’hui la Tanzanie:

Il dit: Au sud du pays Mozambique...

"Ça semble chouette, pense l'étourdi,

Car la géo c'est toujours fantastique."

 

Le prof prononce la ville Songea,

L'élève y songe, c'est parfait.

Le prof leur montre puis Kyela

"Une question?" - mais l'élève se tait.

 

"Qui pourrait être? tous sont partis..."

(Dès que le prof prononce un mot,

À côté de notre enfant, par magie,

Tous les élèves en rêverie s'en vont.)

 

Devant la carte le prof continue

Et il entoure la région de Matema.

"Mathématiques... à mon insu?

J'en ai assez de théorèmes déjà...

 

Que la ballade ne s'arrête encore..."

Ici c'est Sivas, dit le prof, Oltu c'est ici...

Et le rêveur se trouve déjà à Morogoro,

Car un miracle n'est possible qu'à la géographie.

 

Le cancre ne réussit pas à conjuguer un verbe

Ni calculer ou bien résoudre des problèmes,

Mais il est, quand même, un génie en herbe

À la géo, la matière qu'il aime!

 

Un cancre, il  en est, mais il peut changer.

(Ce cancre aurait pu être moi ou... toi!)

Pour qu'il n'existe plus un enfant  pleurer

Beaucoup de patience c'est ce qu'on doit.

 

Il faut aimer alors les cancres aussi,

L'amour leur donnera tout ce qu'ils ont besoin

Regardez-les, ils peuvent être si sages et si jolis!

...Du cancre au génie ce n'est pas loin...

 

Liana Stroie, 15ans,

SCOALA GIMNAZIALA SILISTEA, Roumanie

 

 

 

 

 

 

Les Oiseaux

                  

                   Les oiseaux chantent sur un arbre

                   Leur envie d´aimer.

                  

                   Sur un arbre illuminé de beauté

                   Où ils se racontent tous leurs secrets.

                  

                   La pluie vient et part

                   Et fais pousser les fleurs.

                  

                   Ils restent là, jour et nuit

                   Pour chanter leur envie - d`aimer.

                  

                   Jusqu`à se transformer en pierre

                   Maintenant ils ne peuvent plus voler.

                  

                   Mais ils ressentent toujours

                   La douleur de ne pas avoir trouvé

                   La personne qui aimer.

 

Maximilian Brenner, 12 ans, 

6E, Collège Jeu de Mail, Montpellier

 

 

 

 

 

 

Dépaysement et voyage dans le temps       

Quand je prends la route pour aller chez mes grands-parents,

C’est tout un enchantement !

Au début, c’est plein de bâtiments,

Mais quand on sort de la ville laissons place aux champs.

Champs de vignes, champs de blé

Et ensuite viennent les forêts !

Ces forêts peuplées d’arbres de toute sorte 

Et d’un parterre couvert de brindilles et de feuilles.                                                                                  

J’aimerais tellement distinguer

 Ce qui est dissimulé dans cette obscurité

Mais – hélas – je ne vois rien ;

 Pas même un lapin.

 J’aimerais m’arrêter pour aller explorer ce qui m’intrigue ;

Mon esprit navigue !

Ça me rappelle les moments où mes grands-parents me racontent leur passé.

Quel bonheur !

Et ça, on ne le trouve nulle part ailleurs !

Soukaïna Harrou, 13 ans, Collège Jean Moulin, Sète (34)

 

 

 

 

Nouvel espoir

 

Duel dans ma bulle, j’erre dans un monde où tout est noir. Tout inconnu trop proche de moi peut vouloir ma mort. Le regard de ces ombres me fait mal tels des savoirs. Pourtant je m’éloigne toujours pour fuir cet inconfort.

 

Moi qui ne suis qu’un être qu’ils ne font qu’apercevoir. Invisible voire imaginaire, tel un centaure, je sais qu’ils ne voulaient pas m’entraîner dans ce foutoir ! Moi hélas, mon esprit sauvage est rarement raccord.

 

Ainsi j’avais abandonné l’espoir d’avoir ne serait-ce qu’un ami sur qui compter. Puis un jour, le hasard m’a fait te rencontrer.

 

Grâce à toi les ombres perdent leurs pouvoirs. Et je peux enfin commencer à avancer. Merci à toi d’avoir autant d’humanité.

 

Ezoah PUTTEMAN,

classe de 5e9, Collège Joseph Delteil, Limoux (11).

 

 

 

 

 

 

 

Le tue mani 

 

Le linee delle tue mani sono linee di vita

Vi leggo il tuo passato, il nostro presente, il mio avvorire 

Le linee delle tue mani mi tengono in vita 

Come catene invisibili che ci legano 

Di progenie in progenie, mia cara nonna 

 

Le dita delle tue mani appaiono cosi logore 

Le unghie indurite a causa di lunghe ore di lavoro

La tua pelle è cosi sottile secca 

Ho paura di farti maie 

Quando la mia mano prende la tua 

 

Ma quando il palmo della tua mano è cosi dolce bella carezza 

Quando usi le mie dita quando ho paura 

Sentirti vicina a me mi riscalda il cuore 

E’ sempre aperto per dare senza mai prendere 

La tua mano è offerta a chiunque voglia ascoltarla 

 

 

 

Tes mains

 

Les lignes de tes mains sont des lignes de vie

J’y lis ton passé, notre présent, mon avenir

Les lignes de tes mains m’accrochent à la vie

Telles des chaînes invisibles qui nous lient 

De génération en génération, ma grand mère chérie

 

Les doigts de tes mains paraissent si usés 

Tes ongles durcis par de longues heures de travail 

Ta peau est si fine et flétrie 

J’ai peur de te faire mal 

Quand ma main prend la tienne 

 

Mais ta paume est si douce, belle caresse

Quand tu sers mes doigts quand j’ai peur

Te sentir contre moi me réchauffe le coeur 

Elle est toujours ouverte pour donner sans jamais prendre

Ta main est offerte à qui veut l’entendre

 

Julie Jeanjean, 14 ans,

Institut d’Alzon, Nîmes (30)

 

 

 

 

 

 

No Face 

 

Rouge, les lèvres sanglantes,

Le pouvoir de foncer.

Noir, les cils éclatants,

Le pouvoir d’expanser.

Beige, une peau miroitante

Le pouvoir de nuancer.

 

Serions-nous emprisonnés de notre plein gré,

Par toutes ces gardeuses de secrets ?

Toutes ces petites cachottières,

Qui empêchent de dévoiler la vérité.

 

De plus en plus tôt,

On nous colle avec ça,

En nous disant « ça va bien sur toi » !

Nous en mettons de plus en plus,

Ne laissant plus à notre véritable personnalité,

Le droit de s’exprimer.

 

Sommes-nous obligés d’en mettre,

Si nous ne nous apprécions point ?

Nos petits boutons gênants,

Ne se font point remarquer.

Notre teint tout palot,

Se redonne une couleur.

 

Mais, est-ce vraiment la solution ?

Ne seriez-vous pas satisfaits, juste en souriant ?

Juste en étant aimables, agréables ?

 

Rouge, les lèvres sanglantes,

Le pouvoir de Trop foncer.

Noir, les cils éclatants,

Le pouvoir de Trop expanser.

Beige, la peau miroitante,

Le pouvoir de Trop nuancer.

 

Céleste Erwin

5B, Collège Camille Claudel, Montpellier

 

 

 

 

 

 

L'enfant qui …

 

L'enfant qui rêve dans les étoiles, les étoiles comme la pluie, la pluie qu'emporte le vent.

L'enfant qui plein d'espoir regarde l'oiseau s'envoler.

L'enfant qui dort, innocent.

L'enfant qui rit.

L'enfant qui entend sans écouter.

L'enfant qui marche, toujours devant.

L'enfant aux mille couleurs.

  

Alana Piraux 4B

Collège Saint André Sangonis

 

 

 

 

 

 

La vie

 

La vie est légère comme une plume que le vent emporte d'un horizon à l'autre. Elle passe et laisse des traces au cours de son voyage. Au fil du temps elle compose mon histoire. Elle la façonne, la forge. Je recueille les signes, les traces, tout ce qui fera souvenir, tout ce qui un jour fera mémoire pour moi. Je consigne les gribouillis de mon enfance, les premiers pas, les premiers mots les personnes, leurs paroles, leurs visages. Je vis d'émotion, d'attachement et d'envol. Je suis toutes les arabesques de la vie.

 

Alexandre Joly  6B

Collège Saint André Sangonis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand-père

 

Grand-père je te voyais.

Chaque jour à l'ombre de ton cerisier.

Même si la maladie te rongeait.

Jamais tu n'as cessé de me parler.

Toujours assis sur ton vieux banc rouillé.

A observer les fleurs de cerisier fanées. 

Formant un drap blanc sur le sol.

Comme la neige l’aurait fait.

A mi chemin entre le rêve et la réalité.

Je marchais le long de la route.

Et un brin d'air frais me caressa le visage.

On était en automne.

Et ça faisait déjà un an que tu n'étais plus là.

 

Carla Speziale 4F

Collège Saint André Sangonis
  

 

 

 

 

 

Le soir, la mer

 

Je marche sur la plage, cheveux aux vents. Au sol quelques coquilles blanches, des traces, des signes comme de vagues gribouillis dessinés par des enfants et laissés maintenant là, à l’abandon. Je regarde les arabesques que font les vagues au fur et à mesure qu’elles s’échouent sur le sable fin. Au loin, j’aperçois un marchand qui pousse un chariot, dont les roues tracent, dessinent, un chemin, chemin des souvenirs, chemin des sentiments, chemin de la vie.

 

Chiara Bächtold Bouhelier, 5G

Collège Saint André Sangonis

 

 

 

 

 

Le rythme de la vie

 

De gribouillis en arabesques

Je trace mon destin

Je le compose à ma manière

Je le découvre 

De signe en signe

Je suis le rythme de la vie.

 

Océan

 

Dans les fonds océaniques, où les massifs coralliens

suivent imperceptiblement le rythme des vagues

Dans la respiration douce des mammifères marins

Dans le sable léger qui épouse le mouvement des vagues quand elles ondulent doucement

Dans l'eau calme couleur azur qui glisse et s'achève sur le rivage.

 

Je vois la beauté du monde.

 

Lily Cluzel, 5G 

Collège Saint André de Sangonis

 

 

 

 

 

 

J’étais la pierre.

 

J'étais la pierre et je n'avais rien à part une gousse d'air qui passait à côté de moi. J'étais posé là comme un humain qui réfléchissait sur Terre. A quoi je servais à rien comme mes poils qui poussaient lentement sur le corps. J'étais aussi dur que les os mais je n’intéressais personne car au fond je suis tout petit comme le marteau.  Quand c’était l’heure je culbutais dans une avalanche de larmes. Quand quelqu’un me ramassait ou m’écrasait pour ensuite me jeter comme une pierre. Puis j’attendais que la pluie m’inonde dessus et puis tout redevenait bien. Mon cœur à force des années est dur comme de la pierre. Je garde mes cheveux courts car je ne veux pas laisser sortir la mousse. Aujourd’hui je repousse. Je vernis le regard des gens avec ma verdure de poils et mon sourire. Je tangue entre ces insectes qui sont en bas de moi. Puis quand le moment est venu en automne je laisse tomber de mes parties mais avant j’ai pu profiter de cette lumière qui me faisait grandir. Ces petites veines qui soutiennent mon corps sous la fine et tendre peau

Mais ce que je retiens de cette petite vie, c’est que seul ce que tu veux laisser au fond de tes graines ne poussera jamais tant que tu ne les arroses pas.

 

Guillaume Brusset  3C

Collège Saint André Sangonis