Concours international de poésie 

« Matiah Eckhard» 2025

Mentions spéciales « Lycée » 

 

 

Espoir

 

En ce monde où les rêves flottent dans les nuages,  

Éprise de vérité, je parcours les rivages,  

Écoutant les échos des vagues et des bois, 

Éblouie par la vie et ses infinies voix.  

 

Sous le soleil levant, je sens l’espoir grandir,  

Souffle chaud du matin qui vient nous réunir,  

Sans barrières ni peurs, un monde à bâtir,  

Solidaire et vibrant, prêt à s’épanouir.  

 

Par les chemins secrets, je marche vers demain,  

Porté par l’amitié, ce lien souverain,  

Plus fort que les tempêtes, plus doux que les matins,  

Promesse d’un foyer où tout serait serein.  

 

Ô toi, amour puissant, source de nos élans, 

Offre-nous la clarté pour guider nos pas lents,  

Ouvre nos cœurs blessés à la douceur des chants,  

Où chaque être respire, libre et rayonnant.  

 

Ici, en ce monde où les âmes se croisent,  

Je vois l’humanité, ses forces, ses choix,  

Infiniment diverse, mais unie en sa voix,  

Illuminant la nuit de ses éclats de joie.  

 

Rêvons d’un monde neuf, où chacun trouve place,  

Rassemblons nos espoirs sans doutes ni angoisses

Rien n’est impossible à ceux qui croient encore,  

Renaissons chaque jour, portés par l’aurore.

 

Candice LENZINI

18 ans, Lycée Masséna Nice

 

 


 

 

Est-il mien

 

Je ne sais

Ce cœur qui bat en moi

Est-il mien

 

Car la vie est trop belle pour nous humbles êtres

Trop noble pour se limiter à nos fenêtres

Trop éclatante pour se contenir en nous

Qui à vivre pressés ressemblons à des fous

 

Ainsi ce

Ce cœur qui bat en moi

Est-il mien

 

Ou est-il la résonance de l’indicible

Un appel à un autre cœur, à peine audible

Le battement léger qui s’unit au seul chant 

Communion des humains malgré les différends

 

Je crois que

Ce cœur qui bat en moi

N’est pas mien

 

Car il est l’instrument d’une instance plus haute

La harpe merveilleuse dont nous sommes l’hôte

Où jouent les doigts sacrés de la vie, si graciles

Une mélodie douce, envoûtante et fragile

 

Car

Il n’est que le moyen de diffusion sublime

Du cri de vérité, qui traverse, anonyme,

Le cœur de chaque humain ; le cri de la naissance,

Battement qu’on espère, hymne d’une existence …

 

Je crois que

Ce cœur qui bat en moi

N’est pas mien

Mais au monde                         

 

 

Solène Jumentier

15 ans, Classe de seconde, Lycée Jean-Paul II de Rouen 

 

 


 

 

Mon pays en exil 

 

Je suis née sous le ciel d’un autre pays,

Sous un autre drapeau,

En France, perdue dans la foule seule sur le plateau,

Mais la Syrie est en moi, présente dans mes veines,

Un héritage silencieux, malgré toutes les peines.

 

La Syrie blessée par la guerre,

Je ne pouvais y mettre les pieds,

Un jour, la guerre s’est tue pour un temps,

Le destin m’a donc guidée,

Quatre ans de bonheur suspendu dans le vent.

 

J’ai appris les mots de ma langue oubliée,

A lire, à écrire,

Les mots de la Syrie,

Ceux qui me font sourire,

Ceux qui résonnent comme l’harmonie.

 

Chaque souffle semblait renaître,

Des saveurs nouvelles, des traditions anciennes,

Des rires partagés, des douleurs humaines,

J’ai appris ses saveurs, ses rires, ses douleurs,

Mon âme s’est fondue dans sa chaleur.

 

Les fêtes et les couleurs,

Les chants et les rires,

Ces années m’ont offert bien plus qu’un séjour,

Elles m’ont offert un trésor, un souvenir,

Une seconde naissance, un nouveau jour.

 

Dans ce voyage, j’ai trouvé bien plus,

Une amie, une sœur, une alliée,

Elle m’a tendu ses mains avec douceur,

Et son rire m’a soigné,

Une nouvelle vie, baignée de lueur.

 

Nous avons partagé les secrets coincés dans nos cœurs,

Nos rêves, nos espoirs,

Elle était mon refuge,

Une étoile illuminant le soir,

Une amie que je n’avais jamais eue.

 

Mais, le destin cruel, m’a rappelé ailleurs,

La France encore,

Le vent m’a arraché à mes terres,

Me ramenant ici loin de ton port,

Aujourd’hui, tu me manques terres d’amour sincères.

 

La guerre re frappe emportant l’espoir,

En fermant la route vers ma Syrie,

La Syrie m’attend mais je ne peux fuir ici,

La douleur m’enferme,

Et mon retour s’éloigne comme une ombre éphémère.

 

Aujourd’hui, je vis loin des bras de mon amie,

Elle reste là-bas, sous un ciel en feu,

Je pense à elle prisonnière de la guerre,

Je crains des lendemains affreux,

Pourtant, je vois en elle la force de l’univers.

 

Elle incarne ce pays que j’aime tant,

Syrie, tu m’as offert bien plus qu’une terre,

Tu m’as donné une sœur, une vie, une histoire à faire,

Un jour, je reviendrais sous ton ciel brulant,

Et je la retrouverais aussi forte qu’avant.

 

En moi,

La Syrie reste vivante,

Dans ma langue et ma mémoire flottante,

Je reviendrais sous ton ciel bleu,

Pour dire « Syrie, je ne t’ai jamais quitté des yeux ».    

 

 

Sarah ABBAS, 12 février 2025

16 ans, Lycée Louis de Gonzague (66)

 

 


 

 

Les Flots Intérieurs

 

Ma sensibilité est une force qui me guide,

Mais aussi un poids, une vague intrépide,

Mes larmes montent vite, je pleure souvent,

Submergée par des flots d’émotions, de sentiments.

 

Je porte en moi une douceur infinie,

Ma gentillesse, telle une caresse, fleurit,

Chaque geste que j’offre est une tendre lumière,

Ma générosité, comme une mer, éclaire.

 

Mais parfois, l’anxiété me serre dans ses bras,

Le stress murmure des doutes que je combats,

Je ressens tout avec une intensité sans fin,

Ma conscience aiguë amplifie chaque chemin.

 

Vivre avec cette âme si vive, si fragile,

C’est embrasser le monde, même quand tout vacille,

Je suis un être de lumière, de peine et d’émotion,

« Je est un autre » résonne dans chaque sensation.

 

Eva Salgues

17 ans, Lycée Arago de Perpignan (66) 

 

 


 

Cris sous la peau

Dans le silence d’une nuit trop lourde,
Le cœur s’effondre, l’ombre se joue.
Un éclat d’acier, un murmure sourd,
Un cri muet qui fend le tout.

Les lames dansent sur la chair fragile,
Gravées d’histoires qu’on ne peut dire.
Chaque ligne est un mot inaudible,
Un appel au secours, un désir d’éclats.

Le sang s’écoule, rouge rivière,
Emportant le poids d’une douleur amère.
Mais rien ne change, tout reste là,
Le vide revient, impassible, froid.

Pourquoi ce fardeau, pourquoi ce feu,
Qui consume l’âme, qui noie les cieux ?
Les étoiles s’éteignent dans des yeux usés,
Et le jour naissant semble usurpé.

À celui ou celle qui combat en silence,
Sache que ton ombre n’est pas l’essence.
Dans les ténèbres où tu sembles perdu,
Une lumière t’attend, encore inconnue.

Ne laisse pas la douleur te définir,
Tes cicatrices sont des fleurs, un avenir.
Elles racontent l’histoire d’un être debout,
Qui, malgré tout, continue son bout.

 

Lola Pullen

16 ans, Lycée Albert Einstein de Bagnols-sur-Cèze

Dessin : Solène Gannevalle

 


 

 

Errance et souvenirs

 

A travers la fenêtre,

le soleil frappant sur mon corps

endormi, insomnie ;

brisé par la chaleur d’un

astre, désastre ;

une boule au ventre m’enivre,

vivre, survivre ;

chaque jour m’emporte,

supporte, transporte ;

je porte le fardeau,

bourreau, tombeau ;

au loin le bruit d’une rivière,

lumière, prière ;

les souvenirs d’antan,

partant, fuyant ;

je ne suis qu’une femme,

blâme, âme ;

qui érant seul fane,

émane, pavane ;

ne sachant où aller,

triuver, délivrer ;

je me suis perdue dans l’obscurité.

 

ALEXANDRE Clémence

17 ans, Lycée Henri IV de Béziers (34)