CONCOURS DE POESIE « MATIAH ECKHARD » 2020

 

Mentions spéciales « Collège »

 

 

Un passé lointain

 

Aujourd'hui je creuse

Pour enterrer ma haine

Cette partie vicieuse

Qui m'enchaîne

 

Je me détache d'elle

Pour faire place à l'amour

Pour qu'il déploie ses ailes

Pour qu'il vive un jour

 

J'enterre ma hache de guerre

Avec mon passé

Pour que mon cœur soit clair

Pour ne pas être dépassé

 

J'enterre mon livre

Pour tourner des pages

Pour survivre

Ne plus être dans une cage

 

Aujourd'hui j'ai creusé

Sans jamais m’arrêter

Pour ne plus être enfermé

Pour enfin vivre en paix.

 

Matthias Mignucci, 14 ans,

Collège André Abbal, Carbone (31)

 

 


 

 

DEDANS RIME AVEC CONFINEMENT

 

Dehors, dedans,

Qu’y a-t-il de vraiment différent ?

Deux espaces traversons librement.

Dehors jouaient tous les enfants,

Dehors se baladaient les habitants.

Enfants et habitants ne profitent plus du soleil brûlant.

Dehors n’est plus à présent,

Depuis le confinement.

Dehors est un nostalgique moment

Figé dans le temps.

 

Dans les rues du monde, lentement,

Déambule à cause du confinement

Le virus attrapant sans scrupule la vie d’innocents,

Et notre liberté en passant.

Partis d’une ridicule erreur au commencement,

Puis, a fait le tour de la terre, saccageant

La vie de ses habitants.

Le combat n’a pas cessé pour autant.

Tant de monde dont nous devons être reconnaissants.

Comme à ces héros au nombre desquels les aides-soignants,

Comme à tous ces commerçants,

Comme à tous ceux qui se battent au front vaillamment,

Comme à tous ces battants,

Comme tant d’autres se mobilisant.

 

Ensemble, faisons fuir ce meurtrier sanglant.

Ensemble, refaisons un monde autrement.

Ensemble, gagnons cette guerre en restant dans nos logements.

Composant nos vers libres résistants.

Ainsi, nous pourrons bientôt courir dans le vert des champs.

 

Flavie Damy, 15 ans,

Collège de la Voie Domitienne, Le Crès (34)

 

 


 

 

Retrouvailles en écriture

 

 

Sur une plage de sable fin,

On se retrouve chaque matin

Pour parler, imaginer et manger jusqu'à nos faims

Le murmure des vagues faisant déferler les algues,

Rejetant tout espoirs de ne plus être pollué,

Son silence pesant s'aggravant à chaque instant

 

 

Sur un rocher miteux, je te vois

Je n'ai envie de t'ennuyer pour ne pas t'empêcher d'encore et encore imaginer

J'ai envie de m'emmitoufler dans tes bras déjà chauffés

Chaque instant passé, ne me fait qu'hésiter

Enfin, je suis décidé, mais je te vois partir au loin come pour me fuir, come pour me punir

 

 

Sur une prairie de fleur, on se rejoint

Chaque moment passé est encré en ce mois de Juin

Un insecte vient perturber notre moment mais on s'est retrouvé

C'était le but recherché

 

 

Raphaël Mignucci, 14 ans,

Collège André Abbal, Carbonne (31)

 

 


 

 

Déception

 

 

J’ai changé

 

Je ne suis plus la même

 

Plus aussi gentille

 

Je ne veux plus être manipulée ou utilisée

 

Je doute des personnes !

 

Je ne sais plus qui ils sont

 

Sont-ils vraiment sincères ?

 

J’ai plus confiance

 

Je ne pardonne plus

 

Blessée par tant de personnes

 

Que j’aimais vraiment

 

Un dicton dit « la roue tourne »

 

Chaque jour, j’attends qu’elle tourne !

 

 

Elisa Metral, 15 ans,

Collège La Petite Camargue, Lansargues

 

 


 

 

Comment nous vivons

 

Qu’est-ce que vivre ensemble?

C’est peut-être être avec toi à tout moment?

Cela veut dire que je n’aurai pas ma propre vie?

Non, ce n’est pas vivre ensemble.

C’est être prisonnier.

Je ne veux pas de tes promesses.

Je ne veux pas de tes mensonges.

Je ne veux pas te forcer

à être toujours avec moi.

Je veux être la mienne.

Tu veux être le tien.

C´est comment nous vivons ensemble.

Nous sommes indépendants comme les oiseaux au ciel.

Nous sommes libres comme l’air.

Mais nous sommes aussi l´un avec l´autre.

Et c´est comment nous vivons ensemble.

 

 

Anna Doris Šátková, 14 ans,

Gymnázium Matky Alexie, Bratislava (Slovaquie)

 

 


 

 

TE SOUVIENS-TU ?

 

Nous avions onze, douze ans,

Nous étions encore des enfants,

Nous étions habitués à vivre ensemble,

Plein d'insouciance, de rêves et d'amitiés durables.

 

Te souviens-tu ?

 

De nos jeux, de nos projets,

De nos conversations, de nos inventions ?

Nous passions des mercredis,

A échanger, se disputer, s'entraider, s'amuser,

Refaire le monde - là était notre défi.

 

Te souviens-tu ?

 

De nos anniversaires, de nos fêtes sans manières,

Pas de discriminations, mais des animations,

De chasses aux trésors aux trampolines,

Aux déguisements extravagants pour faire peur à nos parents...

Nous étions heureux, nous rigolions de tout et de rien !

 

Te souviens-tu ?

 

Du jour où tout s'écroula !

Un virus venu d'Asie, on nous annonça !

Et là, du jour ou lendemain,

On ferma : écoles, transports, cinémas,

Impossible de se voir,

Nos téléphones furent notre seul espoir.

 

Te souviens-tu ?

 

On nous parla d'un confinement,

Qui ne nous permit plus nos vies d'avant,

Sortir ne fut plus possible.

Tout alors se réorganisa,

Tous les jours aux infos,

Nous entendîmes des chiffres terrifiants,

Qui faisaient froid dons le dos.

Ce virus nous prit tout,

Même nos plus belles périodes de vies,

Nous avions peur, nous vivions dans la Terreur !

Peur de l’attraper et même de mourir !

 

Te souviens-tu ?

 

De l'école à la maison,

Des nouvelles activités,

Pour ne pos tourner en rond !

Cuisine, lecture, atelier créatif,

Bateaux, animaux en origami,

Expériences scientifiques,

Il faut être inventif !

 

Te Souviens-tu ?

 

Qu'il a fallu s'adapter

A de nouvelles règles de sécurité,

Car l'humanité était menacée?

Alors nous mangions, nous prions,

Et nous nous disions que nous nous aimions.

 

Te souviens-tu ?

 

Que c'est ensemble qu'on nous enleva nos vies.

Que c'est ensemble que l'on reviendra,

Que c'est ensemble que l'on relèvera ce défi,

Que c'est ensemble que l'on se souviendra...

 

Te souviens-tu ?

De demain

En attendant

Qu'en ferons-nous ?

 

Dylan Coskun, 11 ans,

Collège André Abbal, Carbonne (31)